Les carnets de dessins

LES CARNETS DE DESSINS DE BORIS TASLITZKY drapeau anglais

Les carnets de dessins de Boris Taslitzky sont très nombreux ; l’un après l’autre, des débuts à 2005, année de sa mort, ces objets l’ont accompagné tout au long de sa carrière. Leur succession rend compte tout autant des recherches graphiques que des intérêts et des préoccupations de l’artiste. Comme le déclare Boris Taslitzky lors d’un entretien, le carnet « C’est un journal ».

Gœthe notait déjà dans l’un des carnets de croquis de son voyage en Italie : « Ce que je n'ai pas dessiné, je ne l'ai point vu ». Si le dessin a toujours été pour Boris Taslitzky le moyen privilégié d’analyser, d’enregistrer et de comprendre le monde qui l’entoure, s’il dessine partout et sans cesse, en plus des études plus ou moins poussées à l’atelier ou à l’extérieur, réalisées sur des feuillets de dimensions variables, le support le mieux adapté reste la page du carnet et le meilleur outil, le crayon. Aussi, l’artiste avait-il toujours sur lui, dans la poche de sa veste, un petit carnet à dessin.

L’unique période durant laquelle Boris Taslitzky est contraint d’abandonner ce support est celle des années d’emprisonnement dans les geôles françaises de Vichy puis, en Allemagne, au camp de concentration de Buchenwald. Il ne renonce alors cependant pas au dessin et, grâce à l’aide de camarades comme lui déportés, trouve les moyens de dessiner sur des fragments de papier de fortune. Réunissant une suite de ces précieux feuillets en un album, dès 1946, Aragon fait publier « 111 dessins de Boris Taslitzky, faits à Buchenwald », compensant peut-être de cette manière l’impossibilité matérielle du carnet durant ces années noires. Après une réédition en 1978 de l’Association française Buchenwald-Dora, l’ensemble très largement enrichi est récemment paru chez Biro Éditeur.

Les très nombreux carnets de Boris Taslitzky étaient rangés dans l’atelier. Ils attestent l’acuité de son regard, la richesse de son exceptionnel talent graphique et renferment des représentations de scènes du quotidien de l’artiste. Les dessins, toujours exécutés sur le vif, montrent l’alternance d’évènements, de scènes de genre, de portraits, de paysages, de natures mortes, ... Ils servent parfois d’études préparatoires pour les peintures réalisées à l’atelier. Ainsi, à travers l’exploration des carnets de Boris Taslitzky, nous suivons l’artiste, infatigable chroniqueur, dans son activité de peintre engagé, de militant pour la liberté, la paix et l’égalité. Nous rencontrons ainsi des figures illustres, mais aussi, nous accompagnons Boris dans ses voyages, durant ses vacances ou encore dans le quotidien de son intimité. Les carnets de dessins de Boris Taslitzky restent d’inestimables témoins de son temps, sa mémoire.

Aujourd’hui, avec le travail de classification, la somme des carnets de dessins de Boris Taslitzky paraît d’autant plus impressionnante. Certains d’entre eux sont ici reproduits, d’autres le seront par la suite.

Isabelle ROLLIN-ROYER

LECTURE DES CARNETS DE DESSINS

En cliquant sur les vignettes, on accède aux différents carnets

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