TASLITZKY, CHRONIQUEUR DES DRAMES DU XXe SIÈCLE Il en connaît pourtant certains des protagonistes, ceux des membres de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires à laquelle il adhère en 1934. Parmi eux, Picasso ou Fernand Léger. Mais il faut entendre le mot « révolutionnaire » au sens politique, pas artistique. En 1935, il rejoint le PCF, dessine les travailleurs en grève puis, à partir de 1936, puise son inspiration dans l'actualité : il peint
Commémoration de la Commune au cimetière du Père-Lachaise
, ou
Scène de la guerre civile en Espagne
. L'exécution par les franquistes du poète Federico Garcia Lorca lui inspire
Le Télégramme
, qu'il estimait être « une nature morte à contenu social ». La feuille dactylographiée est posée sur une table recouverte d'un maroquin rouge, montrant son texte laconique, signé du colonel Espinosa, qui participa entre autres au massacre de civils à Badajoz, en Estrémadure. Commandant militaire de Grenade, où le poète a été arrêté, il ne pouvait ignorer son exécution. D'un cynisme confondant, le texte dit : « Ignorons lieu de résidence actuel de monsieur Garcia Lorca »...
Chantre d'une utopie heureuse Vient l'invasion allemande. Mobilisé, durant la drôle de guerre, il dessine. Durant la « débâcle », il dessine encore. Pendant son internement dans différents camps, de Riom à Buchenwald, il dessine toujours. « Si je vais en enfer, disait-il, j'y ferai des croquis. D'ailleurs, j'ai l'expérience, j'y suis déjà allé et j'y ai dessiné!...» L'organisation clandestine des militants incarcérés avec lui fournit le papier, plus de 200 feuilles qui seront publiées partiellement en 1946 par Louis Aragon, sous le titre 111 dessins de Boris Taslitzky faits à Buchenwald. Il s'agit tant de témoigner de l'horreur que de tenter de l'exorciser par la beauté. Car ils sont beaux, ces dessins. Le trait est fin, précis, presque délicat. À la Libération, certains choisissent d'oublier, préfèrent passer et penser à autre chose. Pas lui. Il met en chantier une série de toiles, parfois monumentales, qui vont lui permettre d'évacuer ce qu'il a vécu, mais aussi mettre ses contemporains, et particulièrement ceux qui n'ont de l'enfer des camps qu'une idée vague, face à l'histoire. C'est l'extraordinaire
Petit Camp à Buchenwald
(on désignait ainsi un camp de transit où on laissait mourir les nouveaux arrivants les plus affaiblis) : acquis aussitôt par le conservateur Robert Rey (ou Jean Cassou, les témoignages divergent, mais tous deux étaient eux-mêmes résistants), pour le Musée national d'art moderne, il est aujourd'hui au Centre Pompidou, à Paris, qui le montre hélas fort peu.
C'est le très expressionniste – presque surréalisant aussi –
La Pesée
, quatre hommes si décharnés par la dénutrition que le titre en devient d'une sévère ironie : que pèsent ces pauvres gens ? Mais aussi le dantesque
Wagon des déportés
, que ne renierait pas Gérard Garouste... C'est le non moins surprenant
La Mort de Danielle Casanova
, où la militante communiste expire à Auschwitz entourée de ses camarades (Taslitzky a même représenté sa mère penchée sur la défunte), vêtue d'une longue tunique d'un blanc éclatant qui lui fait comme un suaire. Là aussi, la composition est implacable, les châlits des couchettes superposées structurant un espace orthogonal contrastant avec l'oblique du corps de la morte, qui semble ainsi connaître une apothéose.
Après avoir – on l'espère – tordu le cou à ses cauchemars, Taslitzky reprend son chemin de militant. Pour les travailleurs des mines et des usines de sidérurgie du Nord, qu'il est allé visiter à Denain (Nord), à la demande de Georges Henri Rivière, le fondateur du Musée des arts et traditions populaires. Il en tire notamment une série de tableaux sur le thème des « Délégués », les ouvriers chargés de négocier avec le patronat. Ils font front, fiers et farouches, et on comprend que la pelle que tient l'un, ou la pince que porte l'autre, pourrait bien contribuer à faire avancer les négociations... Contre la guerre en Indochine, la violence est plus explicite :
Riposte
montre la répression policière, à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), d'une manifestation de dockers qui refusaient de charger un bateau d'armes. Exposée au Salon d'automne de 1951, l'œuvre est décrochée sur ordre du préfet. Contre la colonisation algérienne, pays qu'il a découvert grâce à une mission entrep.rise par le Parti communiste : il part en reportage, accompagné de l'artiste Mireille Miailhe, et y réalise une centaine de dessins, témoignages de la vie des autochtones, misérables mais dignes
à partir de 1971, il devient professeur de dessin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs, à Paris : ses élèves ont eu la chance de se frotter à un dessinateur comme il y en a peu. Il le prouve encore dans l'exposition, avec une série représentant des paysages de la banlieue parisienne exécutés entre 1965 et 1972, à la demande de Jean Rollin, critique à L'Humanité et conseiller municipal de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Cela peut surprendre aujourd'hui, mais les barres d'immeubles qui y sont érigées à l'époque sont un réel progrès comparé à l'habitat insalubre qu'elles remplacent : « La vie est meilleure, la vie devient plus gaie», avait dit en son temps le camarade Staline. C'est ce que montre là Taslitzky, chantre d'une utopie heureuse. La précision, la légèreté et l'élégance du trait pourraient presque faire croire que c'était vrai. Harry BELLET |
BORIS TASLITZKY, LE DESSIN PLUS FORT QUE LE MAL L'académicien Jean Clair le savait, qui, l'an dernier, dans sa magistrale exposition à Rome en hommage à Dante, avait tiré des réserves du Centre Pompidou, où il dormait depuis des lustres,
un infernal panorama de Buchenwald
. Cette toile de 3 × 5 m, dont les couleurs doucereuses ajoutent à l'écœurement de la scène - foule confuse de sadiques vert-de-gris, de déportés décharnés dans des pyjamas à rayures fluo et de cadavres entassés nus -, constitue l'un des chocs les plus éprouvants de la rétrospective roubaisienne.
C'est un autre Guernica , qui emprunte comme lui aux fouillis démentiels d'un Jérôme Bosch et aux déchaînements de violence chorégraphiés par Nicolas Poussin (L'Enlèvement des Sabines, Le Massacre des Innocents, La Peste d'Asdod). Non loin, pareillement achevés dès 1945,
La Pesée mensuelle à la prison centrale de Riom
et
Le Wagon des déportés
reprennent jusque dans leur format vertical le Martyre de saint Érasme du parangon du classicisme. Achevée en 1949, une quatrième grande peinture,
La Mort de Danielle Casanova
, nous plonge dans l'intérieur d'un baraquement d'Auschwitz. Voilà dans son suaire, portée par ses camarades pleurantes, la militante communiste sublimée dans une iconographie mi-chrétienne, mi-romantique.
Figuratif expressionniste Taslitzky, qui demeurera toujours un figuratif expressionniste plutôt que de chanter des lendemains utopiques, qui préférera une approche conventionnelle de son art aux aventures de l'abstraction (certes infiniment plus libres mais tellement plus égocentriques et quasi dénuées de messages) est né en France de parents ayant fui la Russie. Durant la Première Guerre mondiale, son père meurt en combattant pour son nouveau pays. Cela n'empêchera pas sa mère d'être déportée en 1942. Parce que juive, elle est morte à Auschwitz. Résister, Taslitzky connait : depuis 1933, il est l'une des principales figures de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, une émanation soviétique. En interne il s'oppose à la doctrine esthétique prônée, celle du réalisme socialiste. La mobilisation générale ordonnée, il s'emploie de toutes ses fibres et de son métier à l'antifascisme. Il est fait prisonnier, s'évade. Puis coupable d'avoir réalisé des dessins subversifs selon Vichy, est à nouveau arrêté. Il expérimente la centrale de Riom, ensuite le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, puis les wagons partent pour on ne sait quoi ni où. À Roubaix, on découvre, datant de ces périodes, d'émouvants dessins, coins de paysages aquarellés grâce une petite boîte de couleurs cachée avec la complicité des autres prisonniers. Ou, au crayon, très finis par respect pour eux, des portraits de ceux-ci. On n'y remarque aucun pathos. Aucun sourire, souvent de la fatigue mais les regards sont encore droits, vivants. Nous fixant de leur lueur d'humanité. Berlin tombé, Aragon saluera par voie de presse un maître et fera publier dans les semaines qui suivent 111 de ses dessins faits à Buchenwald. La peinture d'histoire s'ensuivra. « Certains peintres, comme Zoran Music, déportés à Dachau, ont dit qu'ils avaient eu besoin de prendre du recul avant de peindre la déportation. Moi, disait l'intéressé, je n'ai pas attendu, j'ai tout fait tout de suite, je voulais "cracher" le sujet. » No man's land neurasthénique
Ce faisant, d'autres drames arriveront, qui importeront également d'être traités. En 1952, à la veille de l'insurrection algérienne, Taslitzky, invité par le Parti communiste algérien, apporte à Paris ses dessins réalisés jusque dans la casbah d'Alger. Là encore, ils dénoncent l'exploitation, l'inégalité. Avec eux, il réalisera de nouvelles toiles, plus criardes, qui interpellent. Ainsi
Le Bon Samaritain
, exécuté en 1960, sous influence du Greco et de Van Gogh. Celles qui seront présentées à la Galerie André Weil feront scandale. On daubera ce misérabilisme. Mission accomplie.
À la fin de sa vie, Taslitzky s'était fait plus volontiers paysagiste, livrant de belles encres sur grandes feuilles d'une banlieue décrépite. La reconsidération de ce no man's land neurasthénique, entre ruines, bidonvilles et usines, était le nouveau credo du vieil homme. Le cœur pulsait toujours, plus que survivant: intact sous un tapis de médailles, Croix de guerre 1939-1945, Médaille militaire, chevalier de la Légion d'honneur, chevalier des Arts et Lettres, combattant de la Résistance volontaire, médaillé de la déportation et de l'internement pour faits de résistance... « Si je vais en enfer, imaginait Taslitzky, j'y ferai des croquis. D'ailleurs, j'ai l'expérience, j'y suis allé et j'ai dessiné. » Éric BIÉTRY-RIVIERRE |
BORIS TASLITZKY, L'HISTOIRE EN MOUVEMENT On mesure d'abord combien Boris Taslitzky savait dessiner. Le trait est juste, précis, sobre jusque dans les détails, des camaïeux de gris souvent troués d'un rai de lumière blanche. À partir des croquis clandestins de Buchenwald, Taslitzky, une fois libéré, les transformera en fresques aux couleurs vives et chaudes, pour mieux conjurer l'horreur. Il en est ainsi du
Wagon des déportés
, de
Petit Camp à Buchenwald
ou de
La Mort de Danielle Casanova
. Il transforme ses croquis clandestins de Buchenwald en fresques aux couleurs vives et chaudes, pour mieux conjurer l'horreur. Même au plus profond de l'horreur, dans les camps de la mort ou dans les prisons françaises, où il est incarcéré´ en novembre 1941 pour avoir réalisé « plusieurs dessins destinés à la propagande communiste », Boris Taslitzky va peindre la fraternité, la solidarité, redonnant à tous ses frères humains leur dignité. Il fera de même quand, en 1946, il se rend à Denain, dans cette ville ouvrière du Nord. Ses toiles racontent le dur labeur de ces femmes et de ces hommes dans la mine. Les Femmes de Denain , Cafus et galibots du puits Renard à Denain, les Délégués frappent par leur composition réaliste et symbolique, et se lisent comme autant de témoignages ethnographiques. En janvier 1952, Taslitzky séjourne en Algérie avec la peintre Mireille Miailhe, à l'invitation des partis communistes français et algérien. Il peint le petit peuple d'Algérie comme il avait peint, quelque temps plus tôt, le petit peuple des mines du Nord, et annonce cette insurrection qui viendra deux ans plus tard. L'exposition consacre aussi une place aux dessins de la banlieue rouge réalisés en 1970. Une commande de Jean Rollin, critique d'art à l'Humanité et conseiller municipal chargé des beaux-arts à La Courneuve. Formidable promenade dans cette périphérie alors en pleine mutation, les dessins de Taslitzky offrent une vision peut-être un peu trop idyllique de ces villes avec ces petits pavillons de guingois, ces terrains vagues et ces jardins ouvriers, oubliant les grands ensembles surgis de terre et les bidonvilles encore là. Cataloguée dans le courant du nouveau réalisme français, qui se revendique de la peinture d'histoire à vocation sociale dans la lignée des Poussin, Le Nain ou Courbet, ou peintre des camps, l'œuvre de Boris Taslitzky est bien plus hybride et protéiforme qu'il n'y paraît. On est étonné devant l'humilité d'un homme qui a payé cher son engagement politique et n'a pas eu l'audience qu'il méritait. Cette exposition permet de rencontrer une œuvre passionnante et bouleversante. Marie-José SIRACH |
À ROUBAIX, LA PEINTURE ENGAGÉE DE BORIS TASLITZKY
Sous un ciel phosphorescent, des déportés costumés en couleurs stridentes déversent au-devant de nous une charrette de cadavres. Peint par Boris Taslitzky en 1945,
Petit Camp à Buchenwald
travestit la réalité insoutenable sous les traits d'un carnaval macabre.
« J'ai craché la déportation dans mes toiles », confiera ce juif communiste, emprisonné pour faits de résistance en France puis déporté en Allemagne et dont la mère fut assassinée à Auschwitz. Son grand tableau halluciné, de 5 x 3 m, fut acheté en 1946 pour le Musée national d'art moderne, mais remisé en réserve deux ans plus tard. Ouvriers des usines de sidérurgie Il a fallu attendre 2021 pour qu'il sorte enfin de l'ombre, d'abord grâce au conservateur Jean Clair, qui l'a montré aux Scuderie del Quirinale à Rome dans une grande exposition consacrée à l'Enfer. Aujourd'hui, le voici à La Piscine à Roubaix, au milieu d'une cinquantaine de peintures et de nombreux dessins de Boris Taslitzky, dans le cadre de la première rétrospective muséale consacrée à cet artiste. Bruno Gaudichon, directeur de La Piscine, avait déjà montré, en 2014, l'œuvre d'André Fougeron, l'autre grand artiste « réaliste » du PCF. Il se dit « fier » de révéler aujourd'hui Taslitzky, décédé en 2005 à 94 ans, d'autant que ce dernier a noué des liens avec le Nord. En 1947, l'artiste a peint les ouvriers des usines de sidérurgie de Denain. Dans Les Délégués, un tableau offert à La Piscine par la fille de l'artiste, leurs silhouettes massives en tablier de cuir, vues en contreplongée et armées de pelle ou de tenailles, évoquent des guerriers solidaires, prêts au combat. Dès 1936, Taslitzky avait peint, dans un style un peu naïf, les ouvriers de Renault en grève. En 1951, ce fidèle sans faille du PCF représentera encore les affrontements avec la police des dockers de Port-de-Bouc, refusant de charger les navires de guerre partant pour l'Indochine, dans une grande toile, inspirée du Radeau de la Méduse de Géricault. Puis, en 1952, des
Émeutes à Oran
qui annoncent la guerre d'indépendance algérienne.
Couleurs criardes Mixant les références à la grande peinture d'histoire, de Zurbaran à Delacroix en passant par le Greco, ces toiles déconcertent parfois par leurs compositions agitées, leurs couleurs criardes, les expressions outrées des personnages. Mais peint-on les peuples en lutte avec un pinceau aimable ? Dessinateur remarquable, Taslitzky touche davantage par ses croquis spontanés. Sa sensibilité humaniste excelle à saisir, à Buchenwald, l'épuisement des corps de ses compagnons ; en Algérie, la tristesse d'un regard baissé, la misère d'une famille. Plus que sa peinture à message, cette réalité nue, captée avec une rare économie de moyens, sonne juste. Invité à dessiner la banlieue où triomphe alors le PC, l'artiste en livrera pourtant une image édulcorée, éludant les bidonvilles. Des limites de l'art engagé… Sabine GIGNOUX |
AUX COTÉS DES DÉPORTÉS, DES OUVRIERS, DES IMMIGRÉS : BORIS TASLITZKY, UN SIÈCLE DE COMBATS EN PEINTURE De retour à Paris, « on est de trop, […] on est un autre » pense-t-il, hanté par d'insoutenables images qu'il se dépêche de représenter sur plusieurs toiles, immenses. La plus grande ?
Petit Camp à Buchenwald
, de cinq mètres sur trois. Une œuvre violente et hallucinatoire où les corps décharnés sont jetés dans une fosse au milieu d'un terrifiant cortège funèbre. La composition foisonnante est héritée de la peinture flamande, le maniérisme emprunté au Greco et la palette criarde digne des Fauves. L'artiste dit avoir été marqué par « la beauté plastique de l'horreur » dont il tente de se défaire : « Moi, j'ai craché immédiatement la déportation […]. Il fallait que je m'en débarrasse tout de suite pour pouvoir penser à d'autres choses, à d'autres luttes. » Et d'autres luttes, il y en eut. Après avoir peint le portrait des ouvriers des mines du Nord de la France en 1947, il s'attaque à la guerre d'Indochine : au Salon d'automne de 1951, il expose deux tableaux représentant la grève des dockers, ces ouvriers qui refusent d'embarquer les armes vers l'Asie… Que la police fait rapidement décrocher. L'année suivante, sur invitation du Parti communiste, Taslitzky se rend en Algérie avec la peintre Mireille Miailhe pour témoigner de la misère et du climat de violence. À son retour, les œuvres exposées à la galerie Weil font scandale : encore une fois, la police censure en faisant arracher les affiches de l'exposition. Mais rien n'empêche ce combattant de prendre le pinceau. Son œil est éternellement rivé sur l'Homme, sa condition, ses souffrances. Et pourtant… dans l'horreur il sait trouver la beauté, et dans l'adversité, la bonté. En 1960, il peint
Le Bon Samaritain
, un souvenir d'Algérie qui emprunte à l'iconographie chrétienne. Sauf qu'ici, le héros porte ses propres traits, et la victime le costume rayé d'un déporté. Sur son visage compatissant se lit la même expression de tendresse que l'on retrouve aujourd'hui chez sa fille devenue psychiatre. « Il ne s'est jamais arrêté de peindre » nous assure-t-elle, admirative. Alors qu'il décède en 2005, c'est sur ses dessins de banlieues des années 1970, aspirant à un futur harmonieux, que l'exposition roubaisienne clôt cette intense rétrospective – magistrale leçon de peinture et de courage. Aurélia ANTONI |
« SI JE VAIS EN ENFER, J'Y FERAI DES CROQUIS » : LA RÉVÉLATION BORIS TASLITZKY À LA PISCINE DE ROUBAIX Guy BOYER |
ROUBAIX : À LA PISCINE, BORIS TASLITZKY MONTRE LA BEAUTÉ DE L'HORREUR Marc GROSCLAUDE |
Un communiste pur et dur! Pouvait-il en être autrement pour Boris Taslitzky (1911-2005), dont le père, russe, est mort pour la France en 1915, la mère à Auschwitz, quand lui-même, militant et résistant de la première heure était déporté à Buchenwald d'où il a été libéré avec l'aide de l'Armée rouge? Reste que cet engagement a éclipsé l'artiste, et empêché qu'il soit célébré ailleurs que dans les institutions liées au PCF - avec lequel il avait pourtant pris ses distances. Yasmine YOUSSI |