La guerre 1942-1944
(Extraits de : Jacky Tronel, "Boris Taslitzky, le maître de Saint-Sulpice", dans Arkheia, 2003, N° 11-12-13.)

BORIS TASLITZKY Le Maître de Saint-Supice drapeau anglais

« Nous l'appellerons " le Maître de Saint-Sulpice", comme dans l'histoire de la peinture on disait des peintres connus seulement par leurs tableaux : le Maître de Moulins, le Maître de la Vierge à la Rose, le Maître à la Licorne… Car, de mon ami dont je ne puis plus écrire le nom parce qu'il est maintenant en Allemagne, s'ils ne l'ont pas tué, et qu'un mot de trop pourrait faire qu'ils le tuent, de mon ami je ne dois plus connaître que ces fresques qu'il a laissées aux cloisons des baraques en bois, au camp de Saint-Sulpice, à 30 kilomètres De Toulouse. Et il y a suffisamment de ces fresques pour que le Maître de Saint-Sulpice ne soit jamais oublié ni de ses amis ni de ceux qui jamais ne le connurent. Extraordinaires fresques peintes dans la captivité, au camp de concentration, gardé par des G.M.R. sous la surveillance des miliciens, les Boches présents dans le pays. »
Louis Aragon, Regards - n°2, février 1945
Quel est cet homme dont Aragon fait l'éloge, dans les pages de l'hebdomadaire communiste Regards, au début de l'année 1945 ? Son nom : BORIS TASLITZKY (…)


Arrestation et internement dans les prisons de Vichy drapeau anglais

Au matin du 13 novembre 1941, on frappe à la porte. C'est l'arrestation. « L'un des nôtres n'avait pas observé les consignes de sécurité » précise Boris. Les gendarmes, mandatés par les services policiers de la sous-préfecture d'Aubusson, accompagnent Taslitzky jusqu'à Guéret, préfecture de la Creuse. « C'est sinistre la maison d'arrêt de Guéret ! » Boris y reste une semaine environ jusqu'à son transfert à la maison d'arrêt de Clermont-Ferrand. Puis il comparaît devant le tribunal militaire de cette même ville avec une quinzaine de camarades de la Creuse : Victor Beaulaygue, Pierre Berroyer, Lucien Bourdeau, Pierre Caillaud, Odette Dubost, Jacques et Claude Dugenit, Louis Huguet, Lucien Mauricout, Arduino Palmino, Eugène Parlebas et Marie sa femme, Émile Saintsorny, Edmond Tapissier et Serge Viget. Le 11 décembre 1941, le président du tribunal militaire énonce le verdict : « Deux ans de prison et 10 ans d'interdiction de droits civils, civiques et familiaux ». Le motif ? « A effectué plusieurs dessins destinés à la propagande communiste ». « Ce jour là, c'était deux ans, ajoute-t-il. Le lendemain, ceux qui sont passés, c'était 15 ans ! C'était au petit bonheur la chance. »

Après leur jugement, Boris Taslitzky et ses camarades communistes sont transférés à la maison centrale de Riom, dans le Puy-de-Dôme. « Alors là, c'est l'horreur ! C'est un ancien couvent du XIIe siècle, en pierre de Volvic noire. Les poux, les punaises… Enfin la discipline et le silence obligatoire… Mais j'ai eu la chance d'être désigné de corvée de balayage. Balayeurs, ça consiste à balayer bien sûr, à servir la soupe, mais aussi à porter les morts à la porte… Ce n'était pas le silence obligatoire, parce qu'il faut bien parler avec les gardiens qui vous donnent des ordres. » Témoignage saisissant de cette époque : le tableau intitulé "La pesée", réalisé par l'artiste en 1945, exposé au musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Sur la balance administrative, des squelettes disciplinés se succèdent, attendant leur tour. « Tous les mois, commente Boris, le poids des prisonniers affamés et de plus en plus maigres, était enregistré. C'est ainsi qu'on pesait des hommes de trente-cinq kilos. » L'administration pénitentiaire du régime de Vichy réalise que les détenus jugés et condamnés par les tribunaux militaires n'ont rien à faire dans les prisons civiles. En conséquence, elle décide le transfert vers la prison militaire de Mauzac, en Dordogne, d'une quarantaine de « politiques », Boris Taslitzky est du nombre (1) . Matricule 4186, il est écroué le 23 juillet 1943.

« À Mauzac, nous avons revêtu l'uniforme militaire, nous y crevions presque autant de faim qu'à Riom, mais nous avions le droit de recevoir des livres et celui d'avoir de quoi écrire, c'est-à-dire pour moi celui de dessiner. C'est ce que je fis avec la passion d'un artiste privé depuis dix-sept mois de tout moyen d'expression. C'était une résurrection. »

Mauzac ressemble davantage à un camp qu'à une prison centrale. Le 12 octobre 1943, le sous-préfet de Bergerac signale la présence de 413 prisonniers internés à la prison militaire de Mauzac.(2) Les détenus sont répartis et affectés, par catégorie, dans des baraquements en dur. La population carcérale est composée de prisonniers politiques, gaullistes (pour n'en citer qu'un : Jean Cassou, futur directeur du Musée national d'Art moderne) et communistes (tel Marius Patinaud, sous-secrétaire d'État au Travail dans les ministères Gouin et Bideault), résistants et agents secrets anglais du SOE, parachutés et arrêtés par Vichy (onze d'entre eux s'évadent en compagnie de Pierre Bloch, député de l'Aisne, en juillet 1942), déserteurs et insoumis (dont un témoin de Jéhovah, Alphonse Fehlmann, objecteur de conscience) et détenus de droit commun (le plus connu étant Pierre-Paul Leca, par la suite mêlé à l'affaire du vol des bijoux de la Bégum).

Deux prisonniers Périgordins ont conservé un souvenir très précis de Boris, alors interné à Mauzac. Citons le terrassonnais Robert Fleurence et le bergeracois Max Moulinier, pour qui «Taslitzky était un peintre de son temps, un gars terrible, un grand peintre ! »(3)



Le centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe drapeau anglais

Finalement, le 11 novembre 1943, à sa sortie de la prison militaire de Mauzac, Boris Taslitzky est dirigé sur le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn. Il se souvient : « à ma levée d'écrou, deux gendarmes m'attendaient. Ils m'ont barboté tous mes dessins… J'en avais fait plus d'une centaine. Je n'en ai plus jamais trouvé trace. Je le regrette bien parce qu'il y avait tous nos visages. Quand je pense que j'ai pu sortir les dessins de Buchenwald !… »

La création du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe date d'octobre 1939. À l'origine, c'est un camp de réfugiés espagnols. En mai 1940, il abrite 1500 réfugiés belges. À partir de janvier 1941, il devient un camp d'internement réservé aux individus « indésirables » et porte le nom de Centre de séjour surveillé (CSS). Il est alors réservé aux internés politiques français, mais sert également de centre de triage vers les prisons et autres camps d'internement et enfin du lieu d'assignation à résidence. Du 29 janvier 1941 aux 23 août 1944, 4 600 personnes y séjournent.(4)

Bien qu'ayant purgé la peine de deux ans de prison à laquelle le tribunal militaire de Clermont-Ferrand l'avait condamné, Boris Taslitzky fait l'objet d'un internement administratif, sous ordre du préfet, en vertu de la loi du 15 octobre 1941 qui stipule : « Jusqu'à la date de la cessation légale des hostilités, le Secrétaire d'État à l'Intérieur ou le Préfet, conformément aux instructions du Gouvernement, pourront interner administrativement, dans un Établissement désigné à cet effet, les individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique. » Les prisonniers communistes entrent dans cette catégorie.

« Lorsque j'arrive à Saint-Sulpice, le 12 novembre 1943, toute une organisation est en place. Le parti est organisé, le Front national est organisé, la bibliothèque est considérable… Les internés de Saint-Sulpice avaient, au cours des années précédant mon arrivée parmi eux, transformé le camp en véritable université. J'enrichis l'enseignement d'un cours de dessin. »

Les poèmes d'Aragon, édités clandestinement et signés "François la Colère", parviennent jusqu'à Saint-Sulpice. Boris Taslitzky raconte : « un jour, je reçois dans un colis, caché à l'intérieur d'un petit sac de farine, le poème "Ballade de celui qui chanta dans les supplices" : Une autre chanson française / À ses lèvres et monter / Finissant la marseillaise / Pour toute l'humanité". J'ai tout de suite dit : " Alors ça, c'est lui !" » Il s'agissait bien d'un poème de Louis Aragon imprimé sur papier pelure, dédié à Gabriel Péri, fusillé le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien. Si l'on croit le poète, Péri aurait d'abord chanté la marseillaise, puis serait mort alors que montait à ses lèvres « une autre chanson française » : l'Internationale.

(1) Jacky Tronel, " La prison militaire de Mauzac - Camp d'internement sous Vichy", in Arckeia, n° 5-6, pp.22-37.
(2<) Archives départementales de la Dordogne, 1 W 1836.
(3) Entretien avec Max Moulinier, 21 juillet 2001, à Bergerac.
(4) "Le camp de Saint-Sulpice" in Documents et sources pour l'histoire de la Seconde Guerre mondiale dans le département du Tarn, Archives départementales du Tarn, volume 2, pp. 153-156.


« Le Maître de Saint-Sulpice » drapeau anglais


« Et puis j'ai trouvé que le mur de ma baraque, était "tarte". En une nuit j'ai fait une fresque de 5 m sur 3 m, basée sur ce poème d'Aragon.»
Saint-Sulpice - Baraque 5 - Une autre chanson française - Fresque
1943-1944
3 m x 5 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
À l'appel du matin, les gardiens furent accueillis par cette allégorie dont le texte leur était incompréhensible. Il n'y eut pas de réaction de la part de l'autorité pénitentiaire.
« Trois jours après, sur l'autre mur de la baraque 5, je faisais une autre fresque représentant quatre personnages enchaînés, illustrant le poème de Victor Hugo : " Mes fils soyez contents. / L'honneur est où vous êtes". »
Saint-Sulpice - Baraque 5 - Mes fils soyez contents L'honneur est où vous êtes - Fresque
1943-1944
3 m x 5 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
Francis Crémieux, compagnon de captivité de Boris, rapporte à ce propos l'anecdote suivante : « lorsque les GMR (5) vinrent assiéger le camp où grondait la révolte, ils forcèrent la porte de la baraque de notre peintre, et leur commandant, un nommé Lefebvre, depuis tué en Haute-Savoie, visant l'inscription : " Mes fils soyez contents. / L'honneur est où vous êtes", s'écria : " bande de salauds, vous vous peignez sur les murs !" Le peintre alors s'avança et précisa :" où vous êtes, c'est-à-dire nous sommes !" Lefebvre le fit empoigner par ses hommes qui l'entraînèrent au-dehors et le brutalisèrent. Seule la solidarité des détenus parvint à le leur arracher. »(6)

À la demande de ses camarades communistes, Boris Taslitzky continue à peindre des tableaux sur les cloisons en planche des baraquements portant les numéros 6,18 et 19. « Je le fis avec une joie réelle. Nous discutions ensemble du sujet et des maquettes. Il s'agissait, par des images simples et directes, d'exalter les raisons pour lesquelles nous étions tombés, ou bien, à partir de nos misères communes, d'affirmer notre certitude dans un avenir que nous savions nôtre.
Saint-Sulpice - Baraque 19 - Marchons tous unis au devant de la vie - Fresque
1943-1944
3 m x 5 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
Il utilise ce qu'il a sous la main. « Ces peintures furent exécutées à l'aide d'une peinture à l'eau, de tonalité brune sans ressort, qui nous servait à l'entretien des soubassements. (…) C'est ce que les internés pensaient et ce que je pensais avec eux que je tentais d'exprimer avec des moyens plastiques et les élémentaires moyens techniques dont je disposais. »(7)

Ces fresques, « c'était comme un défi lancé au geôlier de Vichy ! » À la baraque 6, par exemple, il peint une barricade d'insurgés, accompagnée de ces vers : « Par delà les fusillades la Liberté nous attend
Saint-Sulpice - Baraque 19 - Par delà les fusillades la Liberté nous attend - Fresque
1943-1944
3 m x 5 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
, attribués à tort à Paul Vaillant-Couturier (mort le 10 octobre 1937). Ces paroles sont tirées d'une chanson révolutionnaire russe : « Hardis camarades », écrit en 1897. En réaction au discours jugé insolent du maréchal sud-africain Smuts qui avait proclamé que la France était une nation finie, Boris entreprend de peindre « une réponse à cette sotte affirmation.»
Ce fut l'image d'une femme coiffée d'un bonnet phrygien, symbolisant la France
Saint-Sulpice - Baraque 18 - La Nation en marche - Fresque
1943-1944
3 m x 5 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
, jetant comme on sème les centaines de noms inscrits sur autant de feuillets, répandant sur le monde ces gloires françaises, depuis le nom de Vercingétorix, jusqu'à ceux des héros contemporains, Péri, Timbaud, Estienne d'Orves, Danielle Casanova, en passant par ceux des maréchaux de France, Joffre, Foch, Lyautey et tous les grands révolutionnaires, Robespierre, Marat, Saint-Just, les Communards ainsi que les grands écrivains, artistes, scientifiques qui jalonnent l'immense histoire de la Nation en marche continue, ininterrompue. »(8)

« Ensuite, d'autres résistants d'obédience différente des communistes sont venus me trouver et m'ont demandé : " Est-ce que tu décoreras la chapelle ?" J'ai répondu : " Oui, bien sûr, mais à une condition : Demandez à l'aumônier de me procurer des couleurs." Et c'est ce qu'ils ont fait. L'aumônier a demandé à Monseigneur Salièges, archevêque de Toulouse, de m'envoyer cinq boîtes de peinture en bâtiment : un bleu, un rouge, un jaune, un noir, un blanc. Avec ça, j'ai décoré la baraque. » La fresque de la chapelle
Saint-Sulpice - Fresque de la chapelle - Jésus, Marie et Joseph - Fresque
1943-1944
3 m x 3 m
© photo Germaine Chaumel, Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne
représente, sur fond de ciel tricolore, l'image douloureuse d'un Christ debout devant sa croix, les mains liées, entre une vieille femme du peuple et un homme chauve et maigre en haillons et sabots qui porte sur le visage une expression d'angoisse et de pitié. Au-dessus de la tête du Christ, porteuse d'épines, se tient une colombe. Boris fait de ce Christ le symbole de l'homme résistant pour la liberté de la France, bafoué pour ses idées, solidaire des souffrances d'un peuple. « J'ai dessiné Jésus vêtu d'une couverture avec les lettres SN (Sécurité Nationale) comme sur les vêtements des prisonniers. La couronne sur sa tête n'est pas d'épines mais de barbelés. Marie, à sa droite est une femme simple, du peuple, à sa gauche Joseph porte des loques. Le ciel était peint en tricolore. » (9)

Cette fresque fut à l'origine d'une entente plus fraternelle entre « ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas. » L'artiste communiste avance qu'à la suite de cela, il y eut des ralliements au mouvement du Front national pour la libération de la France.

(5) Les Groupes mobiles de réserve, souvent abrégés en GMR, étaient des unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy.
(6) "Le Maître de Saint-Sulpice", in Regard, n°2, février 1945.
(7) "Baraque 5", Boris Taslitzky, in La Nouvelle Critique, n°4, mars 1949, p.32.
(8) "Le Maître de Saint-Sulpice", in Faites entrer l'infini, n°17, juin 1994, p. 5.
(9) Pnina Rosenberg, L'Art des Indésirables. L'art dans les camps d'internement français 1939-1944, l'Harmattan, 2003, p. 172.
Jacky TRONEL

Lien utile : le blog de Jacky TRONEL sur la prison de Riom et le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe.
Voir aussi le documentaire fait par la classe de 3e F du collège Pierre Suc de Saint-Sulpice.

galerie dessins guerre 1942-1944

GALERIE drapeau anglais

galerie dessins guerre 1942-1944

LISTE DES ŒUVRES drapeau anglais

ÉTUDE POUR LA PESÉE, 1941, crayon, 16,5 x 11,5 cm
ÉTUDE POUR LA PESÉE
1941
encre et crayon
16,5 x 11,5 cm

PESÉE À RIOM, 1942, encre et crayon
PESÉE À RIOM
1942
encre et crayon

PESÉE À RIOM, 1942, encre
PESÉE À RIOM
1942
encre

PESÉE À RIOM, 1942, encre
PESÉE À RIOM
1942
encre

PESÉE À RIOM, 1942, encre
PESÉE À RIOM
1942
encre

PESÉE À RIOM, 1942, encre
PESÉE À RIOM
1942
encre

PESÉE À RIOM, 1942, encre
PESÉE À RIOM
1942
encre

PESÉE À RIOM, 26 juillet 1942, encre, 22,5 x 18 cm
PESÉE À RIOM
26 juillet 1942
encre
22,5 x 18 cm

AUTOUR DU POÊLE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1943, encre, 21 x 31 cm
AUTOUR DU POÊLE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1943
encre
21 x 31 cm

CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1943, encre, 21 x 31 cm
CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1943
encre
21 x 31 cm

CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

PENDANT UNE CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
PENDANT UNE CONFÉRENCE AU CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

LE COURRIER, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
LE COURRIER, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

LECTURE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
LECTURE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

PORTRAITS, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 31 x 21 cm
PORTRAITS, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
31 x 21 cm

GROUPE DE SEPT HOMMES, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
GROUPE DE SEPT HOMMES, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

HOMMES ASSIS DEVANT DES USTENSILES DE CUISINE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 21 x 31 cm
HOMMES ASSIS DEVANT DES USTENSILES DE CUISINE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
21 x 31 cm

TROIS HOMMES ASSIS DEVANT DES USTENSILES DE CUISINE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE, 1944, encre, 31 x 21 cm
TROIS HOMMES ASSIS DEVANT DES USTENSILES DE CUISINE, CAMP DE SAINT-SULPICE-LA-POINTE
1944
encre
31 x 21 cm