Les dessins de guerre

« CRÉER C'EST RÉSISTER » drapeau anglais

Boris Taslitzky déclarait « Toute ma vie a été influencée par les guerres et cela a déterminé pour une part énorme ma vie militante et ma vie d'artiste »1 .

Le père de Boris, Simon Taslitzky, ingénieur d'origine russe, réfugié en France après l'échec de la révolution de 1905, engagé volontaire au 169e régiment d'infanterie, saute sur une mine avec son groupe de combat, le 13 juillet 1915. La mère de Boris, Anna Taslitzky, également réfugiée russe, est couturière. Elle sera arrêtée lors de la rafle du Vel d'Hiv en 1942, puis déportée et assassinée au camp de concentration nazi d'Auschwitz.

Orphelin de père dès l'âge de trois ans, Boris Taslitzky est ainsi une victime de la Première Guerre mondiale ; il sera un acteur héroïque de la seconde, en même temps qu'un artiste témoin de ces temps de conflit, de terreur et de résistance.

Son action dans la clandestinité ne se dément pas même lorsqu'il est emprisonné dans les geôles françaises de Vichy, puis déporté en Allemagne au camp de Buchenwald. Boris Taslitzky est un artiste et dès qu'il le peut, dans les circonstances les plus critiques, il dessine. Il dessine pour témoigner, il dessine pour résister : « Créer, c'est résister ! »2

Beaucoup de ces dessins ont disparu, d'autres ont pu être sauvés. Un grand nombre d'entre eux est aujourd'hui conservé au Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne.

Isabelle ROLLIN-ROYER
1.Christophe Cognet, L'atelier de Boris, documentaire, Co-production : 24 images – Corto Pacific – TV10 Angers, 94 minutes, 2003.
2.Jacky Tronel, "Boris Taslitzky, le maître de Saint-Sulpice", dans Arkheia, 2003, N° 11-12-13, page 30. Consulter également le blog de Jacky TRONEL.